Alan thoumelin
Compte-rendu ouvrage: le japon et le fait colonial II
Le
japon et le fait colonial II fait suite à un ouvrage collectif
dirigé par L. Nespoulos et A. Nanta. Il met l'accent sur la période
1950 à l'époque contemporaine. Nous tenterons de dresser un bilan à
la fois critique et analytique afin de tenter de mettre en exergue
les points les plus pertinents de l'ouvrage.
A.
Nanta est chargé de recherche au CNRS, c'est un auteur prolifique
qui a écrit de nombreuses publications, il s’intéresse
principalement à l'histoire coloniale japonaise en Corée.
L.
Nespoulos est Docteur en Archéologie et maître de conférence à
l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales.
Il
est aujourd'hui rattaché à l’institut Français de recherche sur
le Japon.
Le
japon et le fait colonial II est un ouvrage qui, on l'a dit, est le
fruit d'une collaboration de plusieurs intellectuels et experts sur
l'histoire coloniale japonaise.
L’intérêt
du livre est ce regard croisé de plusieurs auteurs sur un même
sujet. Les thèmes qui y sont abordé relève pour la majorité du
couple colonial Japon-Corée mais pas seulement. La structure de
l’œuvre n'a
pas
pour
but, d'analyser de façon précise et détaillé
un pan entier de l'histoire japonaise mais invite plutôt le lecteur
à aller chercher plus loin, certain sujets ou thèmes qui l'on
particulièrement intéressé. Ces derniers sont bien évidemment
varié et même si ils sont unis par la même interrogation ; le
fait colonial japonais.
L'introduction
est écrite par A. Nanta et L. Despoulos. Ce prélude
nous présente les différentes parties de l’œuvre et nous donne
son objectif : Mettre en lumière les discours et
les
implications de l'histoire colonial japonaise, et de rappeler ainsi
sa relative effectivité contemporaine.
Le
premier article
est réalisé par Mamie Misawa sous le titre : « Aliénation
ou Acculturation coloniale ». Dans
cette partie, l'auteur nous
parle d'un événement marquant ayant eu lieu en 1960, a Taipei, en
Taiwan, le festival du Film Japonais. Misawa va se servir de ce fait
historique comme d'une « deep description »,
c'est-a-dire, partir d'un fait précis pour en tirer des analyses
plus vaste. Il place ce festival entre ferveur de la population
taïwanaise
et critique du gouvernement alors en place, le Guomindang dans une
logique de « dé-japonisation » de l’île. Il en tire
des conclusions intéressantes à la fois sur les relation
particulièrement ambiguë sino-Japonaise mais surtout sur la
relation entre
le Japon et son ancienne colonie. Il parle en effet, d'une ferveur
catharcique voir de résistance, qu'il n'y aurait donc pas rejet de
la japonité mais appropriation complète de cette dernière. Même
si cela paraît cohérent, le
terme aurait pu être nuancer, on aurait pu insister sur le fait
qu'un élément culturel même approprié est toujours soumis à des
transformations. Il
faut, en revanche, lui accordé le mérite de citer ses sources
d'informations quand il nous parle du questionnaire en
auto-critiquant la fiabilité de son outils de recherche.
A.
Nanta et S. Guex vont respectivement rédiger la suite de l'ouvrage
dans un premier
article au sujet de la légalité de l'annexion de la Corée et un
autre qui a trait aux manuels d'histoire et de leur controverse
nippo-coréenne. Ces
deux articles illustrent les débats houleux ayant encore lieu
aujourd'hui entre le Japon et la Corée. Les auteurs n'ont de cesse
de nous montrer que la question de l'histoire dans les relation
nippo-coréenne est double : Comment l'histoire c'est passé
hier ? Et comment est-elle raconté aujourd'hui ? La
conclusion des deux articles montre que les deux pays doivent compter
ensemble dans le cadre de la coopération international et dépasser
ces controverses. Le
mouvement pendulaire nippo-coréen qu'adopte les auteurs invite le
lecteur à dépasser sa vision dualiste de ces controverses.
L.
Babciz essayera de faire une étude comparative entre Japon-Corée et
France-Algérie et arrivera à la démonstration que l'Algérie et la
Corée dépassaient
le statut de colonie en étant de véritables territoires appropriés
par leurs colonisateurs. Il restera cependant, nuancé
dans son travail
en soulevant la question du décalage historique ou de la volonté
intégrationniste de la France, différente
au japon. Sa
première partie, la comparaison Allemagne-Japon, bien
qu'introductive et satisfaisante, me semble toutefois assez éloigné
de son sujet d'origine.
A.
Carbonnet dans « impérialiste contre voyou » à
véritablement sa place à la fin de l'ouvrage puisqu'il nous monte
la vision de la Corée du Nord et du Japon sur l'autre. Comment la
Corée construit un Japon impérial dont Kim Il-Song résista
et comment le
Japon crée une Corée anormal et étrange soit, comment l'un
fantasme l'autre. Le
tableau dont il se sers dans l'article est pertinent d'autant plus
qu'il nous met en garde sur son interprétation.
Enfin
M. Kawamura va écrire le dernier article au sujet des traces du
colonialisme dans la littérature japonaise actuelle. Pour
lui, cette période marque encore les consciences individuelles et
collectives dans le sens ou elle constitue un rite de passage pour
les auteurs contemporains.
Cette
œuvre, est, a mon sens, très riche et bien construite : Les
notes de bas de pages sont nombreuses et ordonnés mais confondu avec
la bibliographie, ce qui rend l'a rend moins lisible. Malgré tout,
les regards croisés sur un sujet aussi important ne font qu’enrichir
ce dernier et n'impose pas une vision de l'histoire au lecteur, mais
nourrisse, au contraire, sa réflexion et entretienne sa curiosité.