mardi 24 février 2015

 Alan thoumelin                             

                                Compte-rendu ouvrage: le japon et le fait colonial II


Le japon et le fait colonial II fait suite à un ouvrage collectif dirigé par L. Nespoulos et A. Nanta. Il met l'accent sur la période 1950 à l'époque contemporaine. Nous tenterons de dresser un bilan à la fois critique et analytique afin de tenter de mettre en exergue les points les plus pertinents de l'ouvrage.
A. Nanta est chargé de recherche au CNRS, c'est un auteur prolifique qui a écrit de nombreuses publications, il s’intéresse principalement à l'histoire coloniale japonaise en Corée.
L. Nespoulos est Docteur en Archéologie et maître de conférence à l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales. Il est aujourd'hui rattaché à l’institut Français de recherche sur le Japon.

Le japon et le fait colonial II est un ouvrage qui, on l'a dit, est le fruit d'une collaboration de plusieurs intellectuels et experts sur l'histoire coloniale japonaise. L’intérêt du livre est ce regard croisé de plusieurs auteurs sur un même sujet. Les thèmes qui y sont abordé relève pour la majorité du couple colonial Japon-Corée mais pas seulement. La structure de l’œuvre n'a pas pour but, d'analyser de façon précise et détaillé un pan entier de l'histoire japonaise mais invite plutôt le lecteur à aller chercher plus loin, certain sujets ou thèmes qui l'on particulièrement intéressé. Ces derniers sont bien évidemment varié et même si ils sont unis par la même interrogation ; le fait colonial japonais.
L'introduction est écrite par A. Nanta et L. Despoulos. Ce prélude nous présente les différentes parties de l’œuvre et nous donne son objectif : Mettre en lumière les discours et les implications de l'histoire colonial japonaise, et de rappeler ainsi sa relative effectivité contemporaine.
Le premier article est réalisé par Mamie Misawa sous le titre : « Aliénation ou Acculturation coloniale ». Dans cette partie, l'auteur nous parle d'un événement marquant ayant eu lieu en 1960, a Taipei, en Taiwan, le festival du Film Japonais. Misawa va se servir de ce fait historique comme d'une « deep description », c'est-a-dire, partir d'un fait précis pour en tirer des analyses plus vaste. Il place ce festival entre ferveur de la population taïwanaise et critique du gouvernement alors en place, le Guomindang dans une logique de « dé-japonisation » de l’île. Il en tire des conclusions intéressantes à la fois sur les relation particulièrement ambiguë sino-Japonaise mais surtout sur la relation entre le Japon et son ancienne colonie. Il parle en effet, d'une ferveur catharcique voir de résistance, qu'il n'y aurait donc pas rejet de la japonité mais appropriation complète de cette dernière. Même si cela paraît cohérent, le terme aurait pu être nuancer, on aurait pu insister sur le fait qu'un élément culturel même approprié est toujours soumis à des transformations. Il faut, en revanche, lui accordé le mérite de citer ses sources d'informations quand il nous parle du questionnaire en auto-critiquant la fiabilité de son outils de recherche.
A. Nanta et S. Guex vont respectivement rédiger la suite de l'ouvrage dans un premier article au sujet de la légalité de l'annexion de la Corée et un autre qui a trait aux manuels d'histoire et de leur controverse nippo-coréenne. Ces deux articles illustrent les débats houleux ayant encore lieu aujourd'hui entre le Japon et la Corée. Les auteurs n'ont de cesse de nous montrer que la question de l'histoire dans les relation nippo-coréenne est double : Comment l'histoire c'est passé hier ? Et comment est-elle raconté aujourd'hui ? La conclusion des deux articles montre que les deux pays doivent compter ensemble dans le cadre de la coopération international et dépasser ces controverses. Le mouvement pendulaire nippo-coréen qu'adopte les auteurs invite le lecteur à dépasser sa vision dualiste de ces controverses.
L. Babciz essayera de faire une étude comparative entre Japon-Corée et France-Algérie et arrivera à la démonstration que l'Algérie et la Corée dépassaient le statut de colonie en étant de véritables territoires appropriés par leurs colonisateurs. Il restera cependant, nuancé dans son travail en soulevant la question du décalage historique ou de la volonté intégrationniste de la France, différente au japon. Sa première partie, la comparaison Allemagne-Japon, bien qu'introductive et satisfaisante, me semble toutefois assez éloigné de son sujet d'origine.
A. Carbonnet dans « impérialiste contre voyou » à véritablement sa place à la fin de l'ouvrage puisqu'il nous monte la vision de la Corée du Nord et du Japon sur l'autre. Comment la Corée construit un Japon impérial dont Kim Il-Song résista et comment le Japon crée une Corée anormal et étrange soit, comment l'un fantasme l'autre. Le tableau dont il se sers dans l'article est pertinent d'autant plus qu'il nous met en garde sur son interprétation.
Enfin M. Kawamura va écrire le dernier article au sujet des traces du colonialisme dans la littérature japonaise actuelle. Pour lui, cette période marque encore les consciences individuelles et collectives dans le sens ou elle constitue un rite de passage pour les auteurs contemporains.

Cette œuvre, est, a mon sens, très riche et bien construite : Les notes de bas de pages sont nombreuses et ordonnés mais confondu avec la bibliographie, ce qui rend l'a rend moins lisible. Malgré tout, les regards croisés sur un sujet aussi important ne font qu’enrichir ce dernier et n'impose pas une vision de l'histoire au lecteur, mais nourrisse, au contraire, sa réflexion et entretienne sa curiosité.