Le
Japon et le fait colonial – II
Les
débats du temps post-colonial, des années 1950 à nos jours
Dirigé
par Arnaud Nanta et Laurent Nespoulous
Cet ouvrage à
été dirigé par Arnaud Nanta, Docteur en
Histoire et chargé de recherche première classe au CNRS, section
Mondes Modernes et Contemporains, et Laurent Nespoulous, Docteur en
Archéologie , maître de conférence à l'Institut Nationales des
Langues et Civilisations Orientales, et chercheur détaché au
Ministère des affaires étrangères.
Ils ont chacun réalisé de nombreux travaux en rapport avec l'histoire moderne
du Japon, et tout particulièrement du 19ème siècle à nos jours.
Cet ouvrage est
en réalité un recueil d'articles écrits par différents professeurs
provenant de différentes universités à travers le monde.
Cet ouvrage à
pour sujet la colonisation de la Corée par le Japon en 1910 et ses conséquences sur le présent de ces pays. Il à
été réalisé en réponse à un appel lancé par Les Cahiers du
Japon Cipango en 2010, à l'occasion du centenaire de cette annexion.
Le texte étudié
ici est le deuxième volume du projet éditorial des auteurs.
Alors que le premier volume se concentrait sur la colonisation elle
même, ce second volume s'intéresse au temps
post colonial. Ce volume se caractérise par l'importance qu'il donne
aux effets bons ou néfastes que l'annexion de la Corée par le Japon
à eu sur le développement des deux pays au cours de ces 60
dernières années.
Cet ouvrage est
composé de huit articles, qui offrent chacun un point de vue différent
sur la situation. Alors que certains auteurs se sont concentrés sur
les conséquences culturels de l'annexion de la Corée, d'autres ont
préférés mettre l'accent sur les versions divergentes des
événements.
Misawa Mamie de
l'université de Nihon, ainsi que Kawamura Minato de l'université
Hõsei ont tous deux donné à leurs articles un point de vue plus
culturel.
La premier
article s'interroge sur la ferveur autour par le festival du film
Japonais à Taipei en 1960, si peu de temps après la fin de la
colonisation. L'auteur décrit une barrière entre les critiques et
la popularité. Elle explique les critiques par la volonté de
sinisation du territoire, mais la popularité du festival est plus
difficile à comprendre. Il s'agit la d'un micmac politique créé
par une volonté de construire un lien entre les différents pays.
L'écrit de
Kawamura Minato est d'avantage dirigé vers la littérature moderne.
Cet article s'appuie sur plusieurs œuvres littéraires
«post-colonies». Minato fait état des différentes façons de
représenter le Japon post-colonial, en opposition avec le Japon
d'avant guerre.
D'autres auteurs
ont plutôt eu tendance à mettre l'emphase sur une vision plus
«historique» de l'annexion de la Corée par le Japon. Ici les
auteurs (plus particulièrement Arnaud Nanta, Samuel Guex et Adrien
Carbonnet) ont mis l'accent sur une question qui touche non à
l'effet qu'a eu la colonisation sur la culture, mais plus à l'effet
qu'elle à eu sur les citoyens et sur les rapports entre les
territoires. Qu'ils se soient concentré sur la légalité de l'acte
en lui-même ou bien sur la représentation qui en est faite dans les
livres d'histoires, l'élément prédominant que Nanta, Guex et
Carbonnet mettent en lumière ici est les dommages fait aux relations
internationales entre les peuples. Les débats sur la légalité de
la colonisation ont été plus ou moins présents selon l'atmosphère
politique, mais la question est toujours restée d'actualité, et ce
depuis la création des premiers mouvements pour l’indépendance de
la Corée. Bien qu'il soit impossible ,dixit Arnaud Nanta, de
distinguer une différence entre des colonies légales ou illégale,
il est indéniables pour ces trois auteurs que la question continue
aujourd'hui de séparer ces peuples.
Enfin, un
troisième point de vue se détache dans cet ouvrage, et il s'agit du
lien dessiner entre l'annexion de la Corée par le Japon et la
colonisation de l'Algérie par la France. Ces deux pans de l'histoire
moderne ont des dates assez similaires, et ici Lionel Babicz nous
propose une réflexion sur les points communs entre ces deux
colonisations. Les caractéristiques communes sont nombreuses : la
situation géographique entre les territoires, les relations
coloniales et post-coloniales, etc. Même si l'article présente
également quelques différences mineures entre ces deux événements,
le point de vue qui domine est que ces deux époques coloniales se
ressemblent très fortement.
En conclusion
nous pouvons dire que cet ouvrage permet à un lecteur novice en la
matière de mieux comprendre les différents points qui font le Japon d'aujourd’hui. L'ouvrage offre la possibilité de découvrir différents aspects des relations qui existent entre la Japon et ces
anciens territoires. Les articles couvrent un large éventail de
sujets, allant de la politique à la littérature et en passant par
la vision de l'histoire. Ce volume me semble clair et permet aux
lecteurs d'améliorer leurs connaissances et de se créer un point de
vue sur cette période de l'histoire.
Pauline Bouchat