lundi 23 février 2015

Le Japon et le fait colonial



Le Japon et le fait colonial – II
Les débats du temps post-colonial, des années 1950 à nos jours
Dirigé par Arnaud Nanta et Laurent Nespoulous


Cet ouvrage à été dirigé par Arnaud Nanta, Docteur en Histoire et chargé de recherche première classe au CNRS, section Mondes Modernes et Contemporains, et Laurent Nespoulous, Docteur en Archéologie , maître de conférence à l'Institut Nationales des Langues et Civilisations Orientales, et chercheur détaché au Ministère des affaires étrangères.
Ils ont chacun réalisé de nombreux travaux en rapport avec l'histoire moderne du Japon, et tout particulièrement du 19ème siècle à nos jours.

Cet ouvrage est en réalité un recueil d'articles écrits par différents professeurs provenant de différentes universités à travers le monde.

Cet ouvrage à pour sujet la colonisation de la Corée par le Japon en 1910 et ses conséquences sur le présent de ces pays. Il à été réalisé en réponse à un appel lancé par Les Cahiers du Japon Cipango en 2010, à l'occasion du centenaire de cette annexion.

Le texte étudié ici est le deuxième volume du projet éditorial des auteurs. Alors que le premier volume se concentrait sur la colonisation elle même, ce second volume s'intéresse au temps post colonial. Ce volume se caractérise par l'importance qu'il donne aux effets bons ou néfastes que l'annexion de la Corée par le Japon à eu sur le développement des deux pays au cours de ces 60 dernières années.

Cet ouvrage est composé de huit articles, qui offrent chacun un point de vue différent sur la situation. Alors que certains auteurs se sont concentrés sur les conséquences culturels de l'annexion de la Corée, d'autres ont préférés mettre l'accent sur les versions divergentes des événements.

Misawa Mamie de l'université de Nihon, ainsi que Kawamura Minato de l'université Hõsei ont tous deux donné à leurs articles un point de vue plus culturel.
La premier article s'interroge sur la ferveur autour par le festival du film Japonais à Taipei en 1960, si peu de temps après la fin de la colonisation. L'auteur décrit une barrière entre les critiques et la popularité. Elle explique les critiques par la volonté de sinisation du territoire, mais la popularité du festival est plus difficile à comprendre. Il s'agit la d'un micmac politique créé par une volonté de construire un lien entre les différents pays.
L'écrit de Kawamura Minato est d'avantage dirigé vers la littérature moderne. Cet article s'appuie sur plusieurs œuvres littéraires «post-colonies». Minato fait état des différentes façons de représenter le Japon post-colonial, en opposition avec le Japon d'avant guerre.

D'autres auteurs ont plutôt eu tendance à mettre l'emphase sur une vision plus «historique» de l'annexion de la Corée par le Japon. Ici les auteurs (plus particulièrement Arnaud Nanta, Samuel Guex et Adrien Carbonnet) ont mis l'accent sur une question qui touche non à l'effet qu'a eu la colonisation sur la culture, mais plus à l'effet qu'elle à eu sur les citoyens et sur les rapports entre les territoires. Qu'ils se soient concentré sur la légalité de l'acte en lui-même ou bien sur la représentation qui en est faite dans les livres d'histoires, l'élément prédominant que Nanta, Guex et Carbonnet mettent en lumière ici est les dommages fait aux relations internationales entre les peuples. Les débats sur la légalité de la colonisation ont été plus ou moins présents selon l'atmosphère politique, mais la question est toujours restée d'actualité, et ce depuis la création des premiers mouvements pour l’indépendance de la Corée. Bien qu'il soit impossible ,dixit Arnaud Nanta, de distinguer une différence entre des colonies légales ou illégale, il est indéniables pour ces trois auteurs que la question continue aujourd'hui de séparer ces peuples.

Enfin, un troisième point de vue se détache dans cet ouvrage, et il s'agit du lien dessiner entre l'annexion de la Corée par le Japon et la colonisation de l'Algérie par la France. Ces deux pans de l'histoire moderne ont des dates assez similaires, et ici Lionel Babicz nous propose une réflexion sur les points communs entre ces deux colonisations. Les caractéristiques communes sont nombreuses : la situation géographique entre les territoires, les relations coloniales et post-coloniales, etc. Même si l'article présente également quelques différences mineures entre ces deux événements, le point de vue qui domine est que ces deux époques coloniales se ressemblent très fortement.


En conclusion nous pouvons dire que cet ouvrage permet à un lecteur novice en la matière de mieux comprendre les différents points qui font le Japon d'aujourd’hui. L'ouvrage offre la possibilité de découvrir différents aspects des relations qui existent entre la Japon et ces anciens territoires. Les articles couvrent un large éventail de sujets, allant de la politique à la littérature et en passant par la vision de l'histoire. Ce volume me semble clair et permet aux lecteurs d'améliorer leurs connaissances et de se créer un point de vue sur cette période de l'histoire.



Pauline Bouchat