ANTONIOLI
SIMON
2122297
ASIE
DU SUD EST : Compte rendu d'ouvrage : « Vietnam, un
état né de la guerre 1945-1954 »
L'ouvrage :
« Vietnam un état né de la guerre 1945-1954 », a été
écrit par Christopher Goscha, Historien Américain spécialiste de
la péninsule indochinoise et des contextes de colonisation et
décolonisation de cette dernière, dans un cadre à la fois
international et transnational. Cet ouvrage s'appuie sur une
bibliographie variée, à la fois vietnamienne mais également
européenne sur l'histoire de la guerre d'Indochine et de son vécu
afin d'en permettre un décryptage détaillé et sous plusieurs
angles de vus. L'objectif de cet ouvrage est en effet de se prémunir
d'une analyse ethnocentriste de la guerre du Vietnam, ainsi que de
ses tenants et aboutissants, en menant donc une étude
« transnationale » de cette époque. Dans cette démarche,
l'auteur s'est donc entre autre appuyé sur des témoignages de
guerre vietnamiens. La période de 1945-1954 correspond quant à elle
logiquement aux dates de début et de fin de la guerre d'Indochine,
qui se conclut par les accords de Genève, amorçant ainsi le
processus d'émancipation de l'Indochine et plus particulièrement du
Vietnam.
L'objectif général et
la problématique guidant cette ouvrage, sont de comprendre, à
travers le point de vu vietnamien, comment la guerre et l'Etat
vietnamien se sont mutuellement façonnés. Cette approche exclut
donc l'étude chronologique et met en perspective l'évolution des
liens et rapports de force entre les différents partis prenantes, à
savoir la RDV (république démocratique du Vietnam) dans la partie
nord du territoire, les troupes colonisatrices Françaises, et les
Viet Minh : branche résistants nationalistes créée par le
parti communiste indochinois.
Il apparaît à travers
cette étude que le processus de construction de l'identité et de
l'organisation de l'Etat Vietnamien est immanent à ce contexte de
guerre devenant de plus en plus totale, et nécessitant une
contribution croissante de la population, rurale comme urbaine, à
l'effort de guerre. Le Vietnam n'a en effet pas les capacités
technologiques et militaires dont disposent la France, et sa
population est donc contrainte de s'organiser en conséquence pour
perfectionner son organisation tant au premier plan, d'un point de vu
militaire, ou les guérillas et embuscades sont préférées aux
batailles rangées, que sur le second plan. En amont donc, l'Etat se
construit à via la mise en place de services médicaux destinée à
pallier aux violences de la guerre, à travers la contrebande de
médicaments et la traduction en vietnamien des connaissances
médicales occidentales. Il se construit également à travers le
développement de services de communication perfectionnés liant les
différentes archipels et permettant une communication militaire
cryptée ainsi qu'un système d'écoute des communications de l'armée
Française. Enfin, sur le plan purement militaire, les services de
l'armée se professionnalisent, permettant notamment la victoire de
Dien Bien Phu en 1950.
A travers ces exemples,
l'intérêt est de mettre en avant l'importance du passé coloniale
Vietnamien dans la constitution de son état, de son identité et de
sa cohésion, de montrer en quoi cette guerre d'indépendance
constitue un socle à la naissance de cet état.
Toutefois, dans le cadre de cette volonté d'analyse transnationale de l'histoire, cette période, aussi intense soit-elle sur ce territoire, ne peut pas être analysée indépendamment du contexte mondial de la guerre froide. En effet, les relations avec les pays voisins du bloc de l'est, et le partage d'une même idéologie communiste, ont été autant de facteurs décisifs sur lesquels le Vietnam a su s'appuyer dans cette logique d'émancipation du joug colonial Français. En effet, dans les années 1947-1949, la RDV développe des relations avec Staline et Mao.Ces derniers lui apportent leur soutien et partagent leurs expériences et savoirs faire dans divers domaines : tant sur le plan de la tactique militaire, avec l'exemple des victoires soviétiques contre la Wehrmacht, que sur le plan étatique. En effet, l'enjeu tant pour le Vietnam que pour l'idéologie communiste qu'elle partage avec ses voisins, est de s'émanciper de la dépendance envers le système économique capitaliste occidental, et de s'orienter vers un modèle de développement singulier, accéléré et tourné vers l'effort de guerre. Cela passe surtout par la mobilisation et la gestion de la société dans le cadre de cet objectif commun, mais aussi par la modernisation du combat. Dans cette optique, l'auteur souligne donc le rôle qu'ont joué les deux grands voisins Asiatiques du Vietnam : la Chine et la Russie.
Toutefois, dans le cadre de cette volonté d'analyse transnationale de l'histoire, cette période, aussi intense soit-elle sur ce territoire, ne peut pas être analysée indépendamment du contexte mondial de la guerre froide. En effet, les relations avec les pays voisins du bloc de l'est, et le partage d'une même idéologie communiste, ont été autant de facteurs décisifs sur lesquels le Vietnam a su s'appuyer dans cette logique d'émancipation du joug colonial Français. En effet, dans les années 1947-1949, la RDV développe des relations avec Staline et Mao.Ces derniers lui apportent leur soutien et partagent leurs expériences et savoirs faire dans divers domaines : tant sur le plan de la tactique militaire, avec l'exemple des victoires soviétiques contre la Wehrmacht, que sur le plan étatique. En effet, l'enjeu tant pour le Vietnam que pour l'idéologie communiste qu'elle partage avec ses voisins, est de s'émanciper de la dépendance envers le système économique capitaliste occidental, et de s'orienter vers un modèle de développement singulier, accéléré et tourné vers l'effort de guerre. Cela passe surtout par la mobilisation et la gestion de la société dans le cadre de cet objectif commun, mais aussi par la modernisation du combat. Dans cette optique, l'auteur souligne donc le rôle qu'ont joué les deux grands voisins Asiatiques du Vietnam : la Chine et la Russie.
Il s'agit donc d'un
ouvrage intéressant qui permet de porter un autre regard sur ce
conflit, en l'abordant non du point de vu Européen, mais du point de
vu vietnamien, mais surtout en analysant ce conflit comme la genèse
de son propre État.
La seule critique que je
pourrais faire envers cet ouvrage est le manque d'effort de
contextualisation historique et géopolitique de l'époque, ce qui
rend plus difficile l'appropriation pour un lecteur non initié, des
différents partis prenantes et enjeux liés.