L’opium une
passion chinoise (1750-1950) est un livre écrit par Xavier
Paulès en 2011. Historien-chercheur rattaché au centre d’étude de la Chine
moderne et contemporaine (CECME), il est spécialisé dans les domaines des jeux
de hasard, de l’opium et l'histoire de la presse. Il a aussi publié les ouvrages
que sont La Chine
des guerres de l’opium à nos jours, Paris, La
Documentation française, 2013 et Histoire d’une drogue en sursis. L’opium à
Canton, 1906-1936, Paris, Éditions de l’EHESS, 2010. Cet ouvrage utilise des
sources diverses en anglais, français et chinois. Principalement, ce sont des
archives diplomatiques, mémoires de hauts fonctionnaires de la dynastie Qing,
des édits, articles de presse, récits de voyages d’occidentaux et des
publications d’activistes anti-opium.
Xavier Paulès a comme
but de traiter de l’histoire de l’opium, sa place et l’évolution de sa
consommation dans la société chinoise, en tentant de répondre aux raisons du
succès notoire de l’opium au 19e siècle et de son rejet, au 20e
siècle, de la société chinoise en 50 ans. L’auteur tente d’appréhender
l’histoire de l’opium autrement que l’historiographie traditionnelle,
c’est-à-dire seulement par les aspects économiques et politiques associés, en
accordant une place importante au domaine social. Ceci, par la transformation
de la population fumeuse et les représentations de l’opium au cours de cette
période, coïncidant à l’entrée dans la modernité de la Chine.
Cet ouvrage est divisé en six parties. Dans le premier chapitre, l’auteur resitue l’histoire de l’opium en prêtant intérêt à l’évolution de l’opium, de la culture de pavot au mélange avec le tabac, puis en forme pure et ses variantes en tant que drogues de synthèses (morphine et héroïne). Il fait un descriptif du matériel nécessaire à l’inhalation de l’opium. Puis il mentionne les bienfaits réels et accordés (analgésique, aphrodisiaque), ainsi que les méfaits lié à la dépendance (maigreur, et plus rarement la mort). Au deuxième chapitre, Paulès traite de l’opium par le prisme de la politique extérieure. Il montre l’évolution durant cette chronologie du rôle de l’opium : du simple tribut, à la marchandise de contrebande, enfin en tant que produit légal. Pour souligner ces changements, il fait le parallèle avec le marché entre l’Inde et la Chine, les deux guerres de l’opium comme aboutissement des tensions diplomatiques, pour enfin parler des accords avec l’empire britannique et des conférences avec la SDN. La troisième partie rend compte de l’économie, plus particulièrement du circuit commercial en Chine du producteur au consommateur, mais aussi de l’opium comme produit couteux et comme moyen de payement. Toutefois, l’auteur démontre que l’Opium, au cours de cette période, est un instrument de renforcement du gouvernement central par la forte pression fiscale associée, et aussi comme revenu permettant une modernisation des infrastructures chinoises. Quant à la quatrième partie, elle s’axe sur les actions politiques menées en Chine. Dès 1729 par des premiers édits d’interdiction, en passant au débat concernant une possible légalisation (1836-1838). A partir de 1906, l’application de plans anti-opium commencent, celui de Dix ans (1906-1916) et celui de Six ans (1934-1940). Il y a une continuité politique de la fin de l’Empire, à la République puis au début de la république populaire. Le cinquième chapitre s’intéresse au profil du fumeur. Par l’importante mise en culture du pavot en Chine dès le deuxième tiers du 19e siècle, la population de fumeur se généralise, passant de l’élite au coolie. Les plans anti-opium réduisent considérablement la population de fumeur la marginalisant aux plus pauvres. De ce fait, il y a consensus au sein de la population : la perception de l’image du fumeur se modifie, passant d’un loisir prestigieux à synonyme de pauvreté et de mort certaine. L’auteur consacre le dernier chapitre aux lieux de consommation, du bordel à différentes catégories de fumerie. Décrivant la vie quotidienne au sein de ces lieux, il souligne l’apport d’éléments modernes comme l’électricité, la radio ou encore la ventilation électrique dans ces lieux de sociabilité, réservé souvent aux fumeries luxueuses.
Cet ouvrage est divisé en six parties. Dans le premier chapitre, l’auteur resitue l’histoire de l’opium en prêtant intérêt à l’évolution de l’opium, de la culture de pavot au mélange avec le tabac, puis en forme pure et ses variantes en tant que drogues de synthèses (morphine et héroïne). Il fait un descriptif du matériel nécessaire à l’inhalation de l’opium. Puis il mentionne les bienfaits réels et accordés (analgésique, aphrodisiaque), ainsi que les méfaits lié à la dépendance (maigreur, et plus rarement la mort). Au deuxième chapitre, Paulès traite de l’opium par le prisme de la politique extérieure. Il montre l’évolution durant cette chronologie du rôle de l’opium : du simple tribut, à la marchandise de contrebande, enfin en tant que produit légal. Pour souligner ces changements, il fait le parallèle avec le marché entre l’Inde et la Chine, les deux guerres de l’opium comme aboutissement des tensions diplomatiques, pour enfin parler des accords avec l’empire britannique et des conférences avec la SDN. La troisième partie rend compte de l’économie, plus particulièrement du circuit commercial en Chine du producteur au consommateur, mais aussi de l’opium comme produit couteux et comme moyen de payement. Toutefois, l’auteur démontre que l’Opium, au cours de cette période, est un instrument de renforcement du gouvernement central par la forte pression fiscale associée, et aussi comme revenu permettant une modernisation des infrastructures chinoises. Quant à la quatrième partie, elle s’axe sur les actions politiques menées en Chine. Dès 1729 par des premiers édits d’interdiction, en passant au débat concernant une possible légalisation (1836-1838). A partir de 1906, l’application de plans anti-opium commencent, celui de Dix ans (1906-1916) et celui de Six ans (1934-1940). Il y a une continuité politique de la fin de l’Empire, à la République puis au début de la république populaire. Le cinquième chapitre s’intéresse au profil du fumeur. Par l’importante mise en culture du pavot en Chine dès le deuxième tiers du 19e siècle, la population de fumeur se généralise, passant de l’élite au coolie. Les plans anti-opium réduisent considérablement la population de fumeur la marginalisant aux plus pauvres. De ce fait, il y a consensus au sein de la population : la perception de l’image du fumeur se modifie, passant d’un loisir prestigieux à synonyme de pauvreté et de mort certaine. L’auteur consacre le dernier chapitre aux lieux de consommation, du bordel à différentes catégories de fumerie. Décrivant la vie quotidienne au sein de ces lieux, il souligne l’apport d’éléments modernes comme l’électricité, la radio ou encore la ventilation électrique dans ces lieux de sociabilité, réservé souvent aux fumeries luxueuses.
En conclusion, l’apport
de Xavier Paulès permet de nuancer les conclusions précédemment émises, tirés
d’évènements ponctuels comme les guerres de l’opium. Cette approche souligne le
rapport entre l’opium et le consommateur évoluant au cours de ces deux siècles.
La rédaction de l’auteur est parfaitement compréhensible pour le non initié et
rend compte différemment l’histoire de la Chine durant cette période. Une
histoire qui souligne le rôle de l’opium comme instrument légitime de chaque régime
politique. Cependant ses apports, bien que novateur pour la modification de la
perception de l’historiographie traditionnelle, ne sont pas assez démarqués et
rend certains passages linéaires, alors que la retranscription de la vie
courante via l’opium est passionnante. De plus, sa bibliographie classée par
thèmes permet rapidement d’avoir accès à d’autres ouvrages spécialisés. Cette
bibliographie est complétée par des notes en fin de volume. Cependant, les
renvois essentiellement constitué d’éléments bibliographiques noient les
informations complémentaires qui auraient mérités d’être des notes de bas de
page pour le coup.
SEYS Benjamin